toxiques, qui affectent directement les espèces marines. Enfin, mêlés au plancton, ils sont ingérés par les poissons qui s en nourrissent et intègrent ainsi la chaine alimentaire.

Nous savons que 80 % de ces déchets plastiques marins sont d origine terrestre, drainés par les cours d eau ou jetés sur les littoraux. Face à ces constats, les solutions existent et doivent être mises en place à tous les niveaux. En amont, par la réduction de la consommation et donc de la production de plastique. En ce sens, les campagnes de sensibilisation du grand public, mais aussi la règlementation jouent un rôle clé. Ainsi l interdiction des sacs plastiques dans de nombreux pays est un exemple des avancées en la matière. En France, c est le cas depuis le 1er juillet 2016.

Un acteur de l économie circulaire comme SUEZ propose des solutions tout au long du cycle des déchets ou de l eau. En améliorant les systèmes de collecte et de traitement des déchets pour éviter les rejets de plastique dans les milieux naturels. En travaillant sur l essor des filières de valorisation des matériaux plastiques, en énergie, en biogaz, ou encore leur recyclage en matière première secondaire. En utilisant les déchets plastiques comme une ressource, en contribuant à créer les conditions d une économie circulaire du plastique. Cet axe apparait plus que jamais comme un impératif, alors que seuls 30 % des déchets plastiques sont aujourd hui recyclés en

Europe, contre 9 % aux États-Unis ou encore 25 % au Japon2. Partout dans le monde, des initiatives en faveur de cette nouvelle économie se mettent en place, portées par des industriels, des PME, des ONG, des institutions ou encore des citoyens. Fabriquer de nouveaux objets à partir de déchets plastiques collectés dans l océan ; développer des programmes de R&D pour améliorer la valorisation des plastiques, ou encore pour intégrer la problématique du recyclage dès la conception des produits ; imaginer des dispositifs d incitation financière pour le recyclage, à l instar des systèmes de consignes

Au niveau du cycle de l eau, des mesures peuvent être aussi mises en place en amont pour prévenir les pollutions marines : avec une gestion optimisée des eaux pluviales, susceptibles de drainer déchets et pollutions dans les cours d eau ou les littoraux, ou encore un renforcement des traitements dans les stations d épuration, notamment pour filtrer les microplastiques issus par exemple des fibres textiles rejetées par les machines à laver.

L ampleur de la production plastique et son impact sur l environnement sont tels, que certains scientifiques y voient un marqueur géologique de notre ère. Sa dissémination dans l océan est un problème mondial et appelle des réponses multiples, associant acteurs de la société civile, acteurs économiques et décideurs politiques. L innovation, scientifique, technologique mais aussi sociétale, et la collaboration sont au cœur des solutions qui doivent être mises en œuvre, de manière urgente, pour stopper l hémorragie de plastique menaçant nos océans.

Créer les conditions d une véritable économie circulaire du plastique apparait plus que jamais comme un impératif.

1-Rapport Marine Litter Vital Graphics, UNEP & Grid-Arendal, 2016. 2-Rapport Marine Plastic Debris and Microplastics, UNEP, 2016.

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