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réduction des impacts écologiques. Les études relativisent certes leurs bénéfices écologiques, mais elles montrent qu ils peuvent exister. Cette économie peut aussi concerner l énergie elle- même, comme l esquissent plusieurs projets qui visent à favoriser non seulement la production locale d énergie, mais aussi son échange selon des modèles peer to peer qui rappellent l architecture initiale de l Internet : c est la vision de l économiste Jeremy Rifkin, expérimentée en France par la région Hauts-de-France via Rev3, une dynamique favorisant une économie plus durable, plus connectée et plus collaborative à l échelle du territoire. Ou encore la coopérative énergétique néerlandaise Qurrent qui fournit de l énergie verte à bas coût aux membres de sa communauté. À une échelle encore plus massive, on sait aujourd hui que le véhicule électrique autonome n aura des effets écologiques positifs que s il est massivement partagé (plutôt que possédé) et s il fait à la fois partie d une infrastructure intermodale de mobilité et d un système décentralisé de distribution et stockage d énergie.

Le retour des « communs1 » dans le débat politique et économique est porté par des acteurs issus à la fois du numérique et de l écologie. Les uns et les autres en montrent la nécessité et s efforcent de le mettre en œuvre, parfois à très grande échelle (la base de données cartographiques Open Street Map et ses applications, par exemple pour signaler l orientation d un toit sur Open Solar Map ou documenter la biodiversité). Ces pratiques ont pour caractéristique commune d impliquer les « consommateurs », souvent par de

tout petits actes (utiliser un véhicule partagé) et parfois de manière plus impliquante (crowdfunder un parc solaire, mesurer la qualité de l air ou la biodiversité). Le numérique peut aider à répondre au défi constant de la cause écologique, la déconnexion perçue entre les actes individuels et les interactions planétaires. Et le champ vivace des civic tech, ces outils technologiques mis au service de l engagement citoyen et de la démocratie participative, s efforce de reconnecter les gens à l action collective. En dehors des « communs », il existe une autre manière d éviter que les gains d efficience ou issus du partage ne se réinvestissent intégralement dans plus de croissance : inventer d autres formes de mesure de la valeur. C est ce qu exprime le renouveau des « monnaies alternatives2 », fortement appuyé sur des plateformes numériques. Beaucoup d entre elles explorent des « cycles de vie » vertueux de la valeur : certaines perdent de la valeur dans la durée, d autres valorisent autrement l échange (par exemple sur la base du temps ou du nombre d objets échangés, indépendamment de leur valeur monétaire). C est dans ces interstices, ces fragiles têtes de pont, que l on peut entrevoir un lien entre numérique et écologie.

1 - Selon Gaël Giraud, chef économiste de l AFD, c est une « ressource naturelle ou culturelle que partage un groupe, avec des règles précises de distribution, de préservation et de promotion ». 2 - N englobe pas seulement le Bitcoin mais toutes les monnaies virtuelles ou encore des monnaies régionales qui peuvent être dématérialisées.

Carte interactive permettant à des marcheurs de baliser des chemins forestiers