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d épuisement des ressources, ces biomolécules représentent un intérêt capital pour de nombreuses industries : chimie, énergie, agroalimentaire, pharmacie

Une diversité de procédés (mécaniques, biologiques, thermiques, catalytiques ) rassemblés au sein de bioraffineries permettent de produire ces biomolécules, selon deux approches principales : d une part, l approche structurale qui isole des biomolécules similaires à celles utilisées dans la chimie du carbone fossile, pour les substituer, d autre part, l approche fonctionnelle, qui explore de son côté des voies d obtention de nouvelles molécules qui bénéficieraient de propriétés équivalentes ou supérieures à celles des molécules pétrosourcées.

Les bioraffineries actuelles fonctionnent essentiellement à partir de biomasse alimentaire (blé, maïs, canne à sucre, betterave à sucre, huile de palme ) pour produire des biomolécules telles que l éthanol et le biodiesel. Mais dans un contexte d augmentation de la population mondiale et de changement climatique, rendant primordiaux l autonomie alimentaire, la préservation des sols arables et leur usage raisonné, les yeux se tournent vers les déchets organiques.

Des déchets aux biomolécules : un défi complexe pour les chercheurs, mais très prometteur pour l environnement

« SUEZ gère plusieurs millions de tonnes de déchets organiques qui s avèrent être des bons candidats pour alimenter la chimie verte. Les déchets de bois, de papier, de carton ainsi que les déchets alimentaires industriels, commerciaux et domestiques sont particulièrement concernés », indiquent Marion Crest et Benjamin Percheron, qui font partie de l équipe du CIRSEE dédiée à la valorisation des déchets organiques, et y pilotent les initiatives sur les biomolécules.

La plupart de nos déchets, qu ils soient agricoles, domestiques ou industriels, constituent une immense réserve de matières premières secondaires. Parmi la multitude des voies de valorisation envisageables, il est possible de transformer ces déchets en molécules présentant un intérêt pour la chimie verte.

Introduction à la « chimie verte »

Initié dans les années 1990, le mouvement dit de la chimie verte a pour but de limiter l usage des ressources non renouvelables ainsi que les impacts environnementaux associés à la production des composés chimiques et de leurs dérivés. Parfois appelée « chimie écologique », cette discipline imagine de nouveaux procédés et des voies de synthèse plus « propres », et favorise l utilisation de matières premières d origine renouvelable (biomasse végétale et animale). Appelés « biomolécules » ou molécules « biosourcées », les produits issus de la conversion de cette biomasse remplacent avantageusement les molécules pétrosourcées, qui reposent sur l exploitation d un carbone d origine fossile (pétrole, gaz naturel, charbon). Dans un contexte

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EXPERTISE