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La seconde tendance naît des dernières connaissances acquises en matière de biologie, de physiologie et de génétique. Depuis l annonce officielle, en 2003, du séquençage complet du génome humain, il devient clair que nutrition et génétique sont destinées à être combinées pour améliorer santé et bien-être. Dès 2016, des entreprises permettent aux individus d analyser la flore microbienne de leur organisme (microbiote) pour en déduire des recommandations nutritionnelles personnalisées, tandis que dans les années 2020 de nombreux restaurants suggèrent à leurs clients des menus adaptés à leur profil génétique.

En 2038, la nourriture est donc largement personnalisée. Les citadins recourent de plus en plus largement aux poudres de protéines d insectes ou d origine végétale, fibres, lait artificiel et autres suppléments vitaminés, issus des fermes automatisées ou élaborés en laboratoires. Des plats peuvent être préparés en quelques minutes et à domicile, via des machines sophistiquées et polyvalentes qui élaborent des mets adaptés aux goûts, à la physiologie et aux besoins nutritionnels de chaque membre de la famille. Dans la cuisine, l imprimante 3D alimentaire a depuis longtemps remplacé le robot de cuisson !

Partout dans le monde, la nourriture n a d ailleurs jamais été aussi variée. Comme le déplorait l Organisation des Nations unies pour l alimentation et l agriculture (FAO) en l an 2000, « les trois quarts de la nourriture mondiale proviennent de seulement

douze plantes et cinq espèces animales ». En 2038, la nourriture est élaborée, composée, mixée à partir de centaines de sources naturelles et synthétiques, dont les plus étonnantes, comme ces bactéries qui transforment le carbone du CO2 en protéines. Au final dans l assiette du futur ? Mille et une saveurs, combinant des valeurs nutritionnelles déclinables à l infini.

_ce scénario vu par Marius Robles Il n y aura pas de différence entre naturel et artificiel, c est-à-dire entre les choses faites par la nature et celles créées par les hommes, dans les laboratoires. On imitera de manière parfaite le goût et la forme des aliments et on en créera de nouveaux, inimaginables aujourd hui. Nous produirons à la maison certains types de légumes, d herbes et de protéines, notamment grâce à des « ordinateurs alimentaires ». Nous produirons des arômes plutôt que des plats et téléporterons les aliments grâce à de nouveaux appareils intelligents, version améliorée des imprimantes 3D. Ainsi, 40 % de notre alimentation sera élaborée chez nous, de façon personnalisée, tout en développant de nouveaux modèles d économie de marché. La production hyperlocale deviendra une réalité. Via des gadgets intelligents et des capteurs dans nos cuisines, nous analyserons nos déchets alimentaires, mais aussi ce que nous cuisinons et les aliments que nous consommons, adaptés à notre ADN afin de prévenir les éventuelles maladies auxquelles nous serions génétiquement prédisposés. Le gaspillage alimentaire sera contrôlé grâce à un système de taxes établies en fonction de l usage de la nourriture.

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