Notre conseil. Avantage à l assurance vie pour la diversité de son offre financière. Encore faut-il choisir le contrat adéquat, ce qui n est pas simple dans un marché comprenant des centaines de produits. Le principe de la gestion à horizon du Perin est sensé quand l on a un cap précis, ici la retraite. Mais prenez garde à son contenu, en identifiant les supports utilisés et en vérifiant la présence ou non d un fonds en euros pour sécuriser le capital (certains assureurs pouvant préférer, dans cet objectif, proposer des fonds monétaires, certes peu risqués, mais au rendement aujourd hui nul, voire négatif).
Fiscalité: lequel permettra de réduire le plus vos impôts ? Au plan fiscal, le match se joue en deux temps. Il faut d abord explorer la règle du jeu. Puis mettre celle-ci en regard de votre situation fiscale actuelle et, plus compliqué, de ce qu elle sera dans le futur. A l entrée, nul avantage avec l assurance vie, les versements ne procurant aucune économie d impôt. A l inverse, le Perin est un produit de défiscalisation. Ici, les versements effectués sont déductibles de votre revenu imposable, engendrant une baisse de votre impôt sur le revenu. Exemple : vous versez 4000 euros dans un Perin. Si votre taux marginal d imposition (TMI) est de 30%, vous bénéficierez d une baisse d impôt de 1200 euros. Elle sera de1640 euros avec un TMI à 41 %, de 1800 euros avec un TMI à 45 %. Mais de seulement 440 euros pour un TMI à 11 %, et nulle pour les non-imposables. En clair, plus votre TMI est élevé, plus verser dans un Perin réduira votre facture fiscale. C est l argument choc utilisé par les établissements l assurance vie financiers pour vous convaincre d investir dans ce placement plutôt que dans une assurance vie, voire de vider cette dernière (voir encadré). Toutefois, l enveloppe de déduction ne peut pas dépasser 10 % de vos revenus de Tannée précédente (eux-mêmes limités à huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale), auxquels vous pourrez ajouter le « déductible » fiscal non consommé des trois années précédentes. Notez que ce plafond est majoré pour les travailleurs non salariés. Et une fois à la retraite? Votre Perin va passer par la case « impôts ». Pour une sortie en capital (éventuellement fractionnée), ce dernier sera soumis au barème progressif de l impôt sur le revenu et les plus-values au prélèvement forfaitaire unique (PFU). Si vous optez pour la rente viagère, elle sera imposable comme une pension de retraite. Soyons clairs: votre gain fiscal à l entrée, réalisé des années plus tôt, sera pour tout ou partie re pris à la sortie. A taux marginal d imposition constant, l opération sera neutre. Enfin, pas tout à fait puisque vous aurez pu réinjecter entre-temps le montant équivalent à votre économie d impôt dans votre plan, ce qui aura grossi votre cagnotte, et par le jeu de la capitalisation, maximisé son contenu à l arrivée. Quid de l assurance vie ? A la sortie, si votre contrat a plus de huit ans, elle profite d un cadre attrayant avec un taux de taxation sur les retraits à 7,50% (12,80% si vous détenez 150 000 euros ou plus sur vos différents contrats). Pas de méprise, c est la portion d intérêts comprise dans le retrait qui est taxée, la portion de capital étant exonérée. Surtout, vous profiterez d un abattement annuel sur les intérêts de 4600 euros pour une personne seule, de 9 200 euros pour un couple. Cette précision change tout, car cela permet d effectuer chaque année des retraits partiels significatifs de son contrat sans payer le moindre impôt, seuls les prélèvements sociaux restant dus. Pour être complet, détaillons la fiscalité en cours de route. Dans le Perin, récupérer capital et intérêts pour un gros coup dur sera exempté d impôt. En revanche, la sortie d un Perin pour l achat de votre résidence principale vous vaudra une imposition totale (le capital à l impôt sur le revenu, les intérêts au PFU). Bilan, quel est le meilleur parti ? Sur un plan mathématique, le Perin se révèle plus profitable dès lors que vous êtes taxé au moins à 30 % (TMI) et qu à la sortie, votre TMI ne sera pas plus élevé (ce qui est peu probable, mais pas exclu). Et pour cause, en plaçant l équivalent de l économie d impôt réalisée, vous allez optimiser votre capital sur la durée. Exemple : vous êtes soumis à un TMI de 30% et vous investissez pendant vingt ans avec une performance annuelle de 3 %. Avec un Perin, en investissant 10000 euros, comprenant 3 000 euros d économie d impôt que vous avez remis au pot, vous obtiendrez 18061 euros à l arrivée. Avec l assurance vie, vos 7 000 euros de départ (pas d économie d impôt à réinvestir cette fois) donneront 12643 euros vingt ans plus tard. L écart est considérable. Mais selon votre imposition à la sortie, il va se réduire. Avec l assurance vie, il vous restera 11672 euros une fois les taxes sociales réglées. Avec le Perin, si vous êtes imposé à 30%, 12643 euros. Un plan toujours gagnant, donc. Notre conseil. Seules les personnes taxées dans les tranches à 30, 41 ou 45 % doivent s intéresser au Perin, leur économie d impôt étant suffisamment forte pour contrebalancer l indisponibilité du capital. Après, tout est affaire de tempérament (cigale ou fourmi) et d âge pour savoir si vous parviendrez à épargner et ré investir ou non l économie d impôt réalisée. Rappelez-vous aussi que l assurance vie, avec ses abattements passé huit ans, est une machine à cash pas ou peu imposée, très appréciée des retraités.
DEC 20 JAN 21