Start-up française de l économie circulaire, PHENIX gère les invendus des entreprises (aliments, meubles ) pour réduire le gaspillage, les déchets et les émissions de CO2. Une initiative récompensée en 2015 par le trophée SUEZ du prix Happy City, qui gratifie des acteurs engagés pour le « bien-être citoyen » et mettant l innovation au service d un mieux-vivre commun. Rencontre croisée avec ses fondateurs, Jean Moreau et Baptiste Corval.

Baptiste. Créer une entreprise dans ce secteur, c est aussi une tentative de montrer qu il y a de la création de valeur, donc un intérêt économique dans ce souci d être vertueux et d avoir un impact positif.

D autant que l enjeu du gaspillage est de taille

Baptiste. Si le gaspillage alimentaire était un État, il serait le troisième émetteur mondial de GES juste derrière la Chine et les États-Unis. L enjeu global de la gestion des invendus (aliments mais aussi meubles, fournitures ) est décisif. Notre métier est de réduire le volume des déchets d une entreprise, pour préserver la ressource mais aussi pour éviter au maximum, quand il n y a pas d autre solution, l incinération des déchets et les émissions qui y sont liées.

Jean. Il n est pas normal que la grande distribution, par exemple, n ait souvent pas d autre solution que de jeter des produits. C est bien sûr une question morale et environnementale, mais cela ne fait pas sens non plus industriellement ni économiquement.

Quelle ambition portez-vous pour les années à venir ?

Jean. Mettre le numérique au cœur de notre activité c est la seule manière de réellement changer d échelle et de déployer des plateformes à large impact, sans rien perdre cependant de la richesse des interactions humaines. C est essentiel pour nous, qui travaillons beaucoup avec le secteur associatif.

Baptiste. En somme, nous voudrions devenir un Amazon des invendus, qui connecte des ressources avec des besoins, mais aussi un Meetic, qui crée du lien, des affinités, des échanges entre grandes surfaces, industriels et associations.

Qu est-ce qui vous a amenés à entreprendre dans le secteur de l économie circulaire ?

Jean. D abord l envie d exercer un métier qui ait du sens, qui soit un lieu d accomplissement personnel parce qu il est socialement utile. Et je suis convaincu que l économie circulaire va dans le sens de l histoire : les déchets des uns sont la matière première des autres.

INTRODUCING