(CNRS) et l Agence spatiale européenne, Patrick Deixonne s est ainsi rendu avec son équipage dans l Atlantique Nord, dans le Pacifique, et en 2016 dans le golfe de Gascogne.

« Nous voulons connaître avant de soigner, affirme le navigateur. Il y a besoin de la recherche scientifique fondamentale : quelle est la proportion de déchets nanométriques ? Comment les plastiques se répartissent-ils dans la colonne d eau ? Comment les polluants, les bactéries et les virus car il y en a se déplacent-ils ? Avec quels impacts exacts sur l environnement marin ? Pour cela, nous avons besoin de chimistes, de biologistes, d océanographes, d ingénieurs » Pour Patrick Deixonne, l une des étapes cruciales de cette connaissance passera par une cartographie détaillée des plaques de déchets, grâce au développement de capacités de lecture satellitaire.

La connaissance scientifique est aussi un levier déterminant pour sensibiliser et mobiliser le grand public. « Nous voulons mener un travail de conviction auprès des publics les plus importants : les décideurs économiques et politiques bien sûr, mais aussi et surtout la jeune génération », explique Patrick Deixonne. L association organise ainsi des tournées pédagogiques et des expositions dans les écoles françaises, et met à disposition des enseignants des kits numériques pour

« Quand on traverse l Atlantique à la rame, on a le temps de voir les paysages et surtout de remarquer les objets insolites » Marin et membre de la Société des explorateurs, Patrick Deixonne s était lancé en 2009 dans une nouvelle aventure en solitaire quand sa route a croisé ces gigantesques amas de plastiques dérivant à la surface.

Quand ces vortex, présents dans tous les bassins océaniques du globe, ont-ils commencé à se former ? Nul ne le sait exactement. Invisibles depuis l espace, ils ont été décrits pour la première fois en 1997 par l océanographe américain Charles Moore. Ils seraient constitués d environ 250 000 tonnes de débris plastiques, rejetés par les villes côtières mais aussi de l intérieur des terres, fleuves et rivières entraînant les déchets vers la mer.

« Il ne s agit pas d un continent en termes de densité, explique Patrick Deixonne, puisqu il ressemble plus à une soupe flottante de déchets plastiques fragmentés, mais en termes de superficie : à lui seul, le vortex du Pacifique Nord est aussi grand que l Europe. »

Expédition 7e Continent : ce sera donc le nom de l association que le navigateur fondera à son retour, dédiée à l exploration scientifique de ces zones visibles seulement depuis le ponton des bateaux, et à la sensibilisation du grand public. Depuis 2013, l association basée en Martinique mène des expéditions en voilier pour emmener des scientifiques sur place et quantifier la pollution des mers par les plastiques.

Connaître et faire connaître, avant de soigner

Avec le concours scientifique, à terre et en mer, d institutions comme le Centre national de la recherche scientifique

À lui seul, le vortex du Pacifique Nord est aussi grand que l Europe.

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