Connaissance
C est la première mission de l ingénieur social. Des outils tels que le recensement ou le mapping lui permettent d identifier ceux qui vont garantir ou non le succès d un projet : les « personnes ressources ». Ces leaders locaux, influents et respectés, deviennent dès lors des interlocuteurs privilégiés. « Si ces personnes ne vous soutiennent pas, vous ne pouvez pas réussir. Nous les appelons individuellement, un par un » indique Sachin. Lorsqu on lui demande quels sont leurs profils, Abdelatif précise que c est variable avant d ajouter : « Un propriétaire, un imam et bien souvent des femmes, car elles sont plus disponibles que leurs maris dans le contexte marocain. »
« Empowerment »2
Ce terme souvent galvaudé reprend toute sa force dans le contexte de l ingénierie sociale. L appropriation du projet par les habitants est indispensable. Pour y parvenir, les contacts doivent être réguliers : Sachin décrit un processus en trois
réunions. « D abord nous expliquons le projet et partageons avec les habitants, dans un second temps, nous abordons les aspects techniques ; enfin, nous cherchons un consensus. »
(In)formation
« Nous informons les habitants sur les bonnes pratiques vis-à-vis du réseau, le coût d une facture moyenne, les personnes à appeler en cas de problème, c est aussi de la sensibilisation » indique Abdelatif. Tout cela dans les limites d une règle d or : ne jamais faire de promesses que l on ne pourrait pas tenir, ne jamais dessiner de perspectives irréalistes.
Une médiation nécessaire
Médiateur ou trait d union, l ingénieur social organise le dialogue entre deux mondes peu enclins à se parler, entre l officiel et l officieux, entre la ville et le bidonville. Sachin, qui travaille depuis plus de huit ans dans les slums 3 de Mumbai nous résume sa mission en quelques mots : « Nous devons faire le diagnostic du quartier, comprendre la situation économique locale puis mobiliser la communauté pour qu elle s approprie le projet. Nous devons également faire le lien avec les différentes parties prenantes institutionnelles. »
Une définition théorique dont on mesure l ampleur dès que l on se confronte au terrain. Selon Sachin, on ne trouve la complexité de Mumbai, qui compte 661 slums peuplés par environ 7,5 millions d habitants dans aucune autre ville. « Les densités
Knowledge
This is the most important mission of a social engineer. Tools such as inventories or mapping enable the social engineer to identify the resource people who can guarantee the success of a project. From this point onwards, local leaders, who wield influence and are respected, become the preferred partners. You will never succeed, if these people do not support you. We call them, one by one, explains Sachin. When we ask Abdelatif just who they are, he explains that it depends, before adding that they are landlords, Imams and often women, who are more readily available than their husbands in Morocco.
Empowerment 2
This often hackneyed term becomes really meaningful in the context of social engineering. It is essential that inhabitants adopt their project. And to achieve this, regular contacts are necessary. Sachin describes a process that consists of three meetings. First, we explain the project and share
it with the inhabitants. Then we address the technical aspects. And finally, we look for a consensus.
Information and training
We inform the inhabitants of the best practices in the network, of the average cost of a bill, of contacts people can call if they have a problem. It s a way of raising awareness, explains Abdelatif. And one golden rule always applies: never make a promise that you cannot keep and never offer unrealistic prospects.
Mediation is necessary
Social engineers operate like mediators, organising the dialogue between two worlds that are not inclined to talk: the official and the unofficial, the city and the slum. Sachin has been working in the slums in Mumbai for more than eight years3. He sums up his mission in a few words: We have to diagnose the neighbourhood, understand the local economic situation then bring the local community onboard, so that they buy into the project. We also have to act as the link between the various institutional stakeholders.
A theoretical definition that hides an issue of enormous proportions in the field. According to Sachin, Mumbai, which has 661 slums, inhabited by about 7.5 million people, is more complex than any
L ingénieur social organise le dialogue entre deux mondes peu enclins à se parler, entre l officiel et l officieux, entre la ville et le bidonville.
Social engineers operate like mediators, organising the dialogue between two worlds that are not inclined to talk: the official and the unofficial, the city and the slum.
© S U EZ
Accompagnement des travaux, Casablanca, Maroc | Supervising the works, Casablanca, Morocco
60 61
EXPERTISE EXPERTISE