Les projections actuelles laissent présager une poursuite de la croissance démographique dans les prochaines décennies pour atteindre 8,5 milliards d êtres humains en 2030 et près de 10 milliards en 2050. Cette tendance, couplée à une concentration urbaine des populations et à une occidentalisation des modes de vie, et notamment des régimes alimentaires, pose question.

Un impact environnemental qui devrait s amplifier

En effet, la pression environnementale exercée par le modèle agricole actuel interroge la possibilité d accueillir une telle croissance démographique de façon soutenable. Avec une augmentation rapide des prélèvements en eau, une perte continue de surfaces arables et des émissions de gaz à effet de serre déjà importantes, les défis pour soutenir la demande alimentaire à venir sont considérables. Si la tendance actuelle devait se poursuivre sans que nos pratiques ne soient remises en question, les projections d impacts sont sans appel : on estime par exemple que les besoins en eau pourraient quasiment doubler d ici 2050 (source : UNESCO), tandis que les émissions de gaz à effet de serre imputables au secteur agricole devraient croître de près de 30 % (source : FAO), et la production globale de déchets de l ordre de 70 % (source : Banque Mondiale).

Un progrès technique nécessaire mais non suffisant

Pour relever ces défis, modes de production, styles de vie et comportements individuels doivent évoluer. Des solutions se développent : techniques d irrigation plus économes, réduction des intrants, valorisation des déchets organiques, pour développer par exemple l alimentation animale à base d insectes ou

pour nourrir les sols, de plus en plus déficitaires en matière organique. Mais le seul progrès technique est jugé insuffisant pour réduire cet impact tout en assurant la sécurité alimentaire mondiale (source : I4CE) : régime carné fortement impactant, pertes ou gaspillage alimentaires par le distributeur ou le consommateur final (un tiers de la production alimentaire mondiale, selon la FAO), autant d enjeux qui, pris en compte, pourraient permettre de nourrir le monde de demain tout en préservant les ressources et le climat. Fin 2018, une étude estimait ainsi qu en réduisant les pertes alimentaires de moitié et en limitant à 1/3 la hausse de demande globale de viande d ici 2050 (contre 50 % si la tendance actuelle se poursuivait), nourrir la population humaine future tout en s alignant sur une trajectoire 2°C serait possible (source : World Ressource Institute).

Sensibiliser pour inciter au changement

Ces leviers sont par ailleurs jugés compatibles avec les exigences nutritionnelles et d accessibilité des produits par plusieurs études (source : I4CE), mais supposent toutefois un travail de fond sur la perception de l impact environnemental des produits alimentaires et la volonté des consommateurs d adapter leurs propres comportements.

TENDANCES CLIMAT DÉMOGRAPHIE NUMÉRIQUE CITOYEN.NE.S RISQUES ET OPPORTUNITÉS

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