Évaluation environnementale
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amont ; apports liés ponctuellement aux opérations de dragage remettant en suspension des
sédiments ; apport de matières du bassin versant, amplifié par l’érosion des sols, notamment sur des
territoires où les éléments structurants (zones humides, bocage) ne jouent plus leur rôle de
ralentissement des ruissellements). Ces flux sont extrêmement variables et dépendent des conditions
de débits. Sur 10 ans, ils sont d’environ 2 000 tonnes/jour auxquelles il convient d’ajouter les
sédiments fins d’origine marine remobilisés par l’aval sous l’effet des courants et marées. Les apports
de sédiments marins sont difficilement quantifiables. Il est à noter que la masse de sédiments exportée
par dragage peut, certaines années, être jusqu’à trois fois supérieure à celle apportée par le fleuve.
Si une remontée historique du bouchon vaseux a été observée, en lien avec les importants
aménagements de l’estuaire favorisant la remontée des eaux salées, il ne semble pas y avoir eu
d’évolution notable de sa position et de sa masse ces dix dernières années. Néanmoins, les
phénomènes de remontée du sel et du bouchon vaseux sont toujours à l’œuvre et il convient de
continuer à les évaluer régulièrement.
La situation pourrait encore évoluer avec le changement climatique. En effet, la répétition, voire
l’accentuation de l’intensité des étiages et la remontée du niveau moyen des océans, pourraient
provoquer des remontées du bouchon vaseux et de sel. Concernant l’augmentation de la fréquence
des phénomènes de crues, celles-ci seraient susceptibles d’expulser ce bouchon vaseux vers le milieu
marin.
Espaces de mobilité latérale
Au cours des derniers siècles, la morphologie de l’estuaire de la Loire a été profondément modifiée par
ou pour certaines activités humaines entrainant des contraintes sur la dynamique latérale de la Loire
estuarienne (chenalisation, endiguement, etc.), l’arasement de seuils naturels, la création d’un bassin
de marée entre Nantes et Oudon, etc. Ces modifications ont conduit à une incision du lit de la Loire,
avec, notamment, pour conséquence la déconnexion des annexes hydrauliques de l’estuaire et la
réduction de ses espaces de mobilité
latérale.
Le SDAGE Loire-Bretagne définit
l’espace de mobilité comme « l’espace
du lit majeur à l’intérieur duquel le lit
mineur peut se déplacer ». Il identifie,
dans la figure 7 cicontre les cours
deau potentiellement concernés par
un enjeu de préservation ou de
restauration de leur dynamique
latérale
Les espaces de mobilité latérale de
lestuaire ont été définis sur la base
dune approche géomorphologique
historique de lemprise du lit mineur
de la Loire carte de Coumes de 1852
tout en tenant compte de lanthropisation actuelle du milieu Cette emprise a été réajustée pour en
exclure les zones urbanisées industrialoportuaires et celles protégées par des aménagements contre
les inondations principalement les digues et les levées Cela constitue lenveloppe maximale intégrant
les annexes hydrauliques appelée ici enveloppe de lespace de connectivité latérale Une
Figure 7 Cours deau potentiellement concernés par un
enjeu de préservation ou de restauration de leur
dynamique latérale
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Zoomer et dézoomer
Cliquez une fois pour zoomer, cliquez à nouveau pour dézoomer
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