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ÉTAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT
Estuaire
Espace de transition entre le f leuve et l’océan Atlantique, l’estuaire de la Loire
présente une diversité remarquable d’espaces et d’espèces naturels mais aussi
d’activités humaines. Les aménagements successifs, principalement depuis la
f in du XIX
e
siècle, ont considérablement modif ié sa morphologie. En aval de
Nantes, le développement des ports de Nantes et de Saint-Nazaire a conduit à la
création d’un chenal profond et régulier qui favorise la pénétration de l’onde de
marée. En amont de Nantes, la création d’épis destinés à favoriser la navigation
a concentré les écoulements. Ces actions, conjuguées en amont à l’extraction
massive de granulats en lit mineur et à la suppression des seuils rocheux, ont
incisé le lit principal conduisant à une déconnexion récurrente des annexes
hydrauliques, une perte de leurs fonctionnalités et de leur biodiversité. Ce passé
contribue au classement de l’estuaire en tant que « masse d’eau fortement
modif iée » (MEFM).
Fonctionnement estuarien
CONTEXTE HYDRODYNAMIQUE GÉNÉRAL
L’hydrodynamique de l’estuaire est régie par deux phénomènes principaux :
le débit f luvial variant sur l’année et la marée variant au cours de la journée.
La morphologie de l’estuaire, modif iée par les interventions humaines, inf luence
la dynamique des eaux.
Une station de mesure à Montjean-sur-Loire, située à 60 km en amont de
Nantes (hors périmètre du SAGE), enregistre les variations du débit de la Loire,
très importantes au cours de l’année. Alors que le débit moyen (module) est
de 844 m
3
/s, le débit moyen de crue décennale est de 5200 m
3
/s tandis que le
débit d’étiage moyen (QMNA5) est de 140 m
3
/s.
De la combinaison des inf luences marines (marée) et f luviales (débits) découle
un fonctionnement hydrologique complexe avec des propagations d’ondes de
marées qui s’accompagnent d’inversions du sens du courant et d’intrusions
d’eau salée.
La frontière amont, entre l’estuaire et le f leuve, est déf inie par l’onde de marée
(marée dynamique). Les aménagements historiques du lit de la Loire réalisés
pour faciliter la navigation vers le port de Nantes, ont favorisé la pénétration
de la marée dans l’estuaire conduisant à une remontée des marées salées et
dynamiques (diminution des frottements) au-delà d’Ancenis.
GÉOLOGIE ET GÉOMORPHOLOGIE DE L’ESTUAIRE
La Loire a creusé son lit dans un substrat rocheux datant du précambrien et de
l’ère primaire (granite, gneiss et schistes). La proportion de sable et d’argile varie
fortement, entraînant une grande diversité de faciès. Dans le chenal interne, de
Nantes à Saint-Nazaire, les sédiments sont essentiellement vaseux, tandis que
dans le chenal externe, à l’aval de Saint-Nazaire, ils sont surtout constitués de
sables grossiers. Les alluvions constituant le substrat de la Loire sont des dépôts
anciens, fortement consolidés, peu inf luencés par la dynamique sédimentaire
dans l’estuaire à la dif férence des dépôts superf iciels, plus mobiles.
La morphologie de l’estuaire a été historiquement remaniée par divers
aménagements (endiguements, approfondissement du lit, construction des
zones portuaires, épis, etc.) et l’extraction de granulats en amont de Nantes,
modif iant le gabarit du lit mineur de la Loire, les conditions hydrologiques et la
bathymétrie. En 1991, les fonds étaient en général 2 à 3 mètres plus profonds
que ceux de 1953 et les profondeurs entre Cordemais et Nantes s’accentueraient
par érosion, sous l’ef fet de l’augmentation des volumes oscillants dans l’estuaire.
Les évolutions actuelles de la morphologie et/ou de la bathymétrie de l’estuaire
sont néanmoins restreintes et principalement liées aux dragages d’entretien
dans le chenal de navigation à l’aval de Nantes.
DYNAMIQUE HYDRO-SÉDIMENTAIRE
Le bouchon vaseux est un phénomène naturel se créant à la rencontre des
eaux salées et des eaux douces dans l’estuaire, formant une masse turbide
constituée de sédiments f ins, qui se déplace selon les courants. L’engraissement
du bouchon vaseux trouve son origine dans les apports amont du bassin ligérien
et dans les apports locaux et marins.
2.C.4
