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ÉTAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT
Eutrophisation des eaux côtières
À l’échelle du bassin Loire-Bretagne, la frange littorale du territoire du SAGE n’est
pas concernée par d’importantes surfaces d’échouages et d’algues vertes. Ce-
pendant, entre Quiberon et la Rochelle, la Loire constitue la source majoritaire
de nutriments. Le SDAGE identif ie 8 sites touchés par les marées vertes sur le
SAGE, pour lesquels la formalisation d’un plan d’action de réduction des f lux de
nutriments est attendue.
Les phénomènes d’eutrophisation des eaux côtières peuvent revêtir plusieurs
formes : macro-algues opportunistes sur les plages, sur vasières ou sur platiers
(dites algues vertes), ainsi que des blooms phytoplanctoniques (eaux colorées)
ou encore la présence de phytotoxines.
La présence de phycotoxines entraine ponctuellement des épisodes de toxicité
sur le littoral (juin 2016, Dinophysis sp au niveau du Grand Traict). Des phéno-
mènes d’eaux colorées apparaissent également de manière récurrente dans le
secteur. Les premières investigations permettent de penser qu’une augmenta-
tion de la température de l’eau chargée en nutriments (plus particulièrement
en phosphore) associée à une faible agitation entraînant une stratif ication ther-
mique est favorable au développement de blooms.
Les conclusions relatives aux facteurs de proliférations algales ont motivé le
lancement d’une analyse des f lux de nutriments par la Direction régionale de
l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL, 2015) permettant
d’identif ier les apports nutritifs par les cours d’eau et les stations d’épuration
des eaux usées (STEU) ayant un exutoire en milieu marin ou en estuaire. La com-
pilation des données de f lux de nutriments a montré que la Loire et la Vilaine
dominaient nettement l’ensemble des sources d’apports au littoral avec près de
90 % des apports de nitrates sur la période de mai à septembre et 76 % des ap-
ports de phosphates. Pour les nitrates, la Loire domine très largement les autres
apports : une distinction au sein du périmètre du SAGE est présentée dans le
chapitre 2.D.2.
Les pratiques concernant l’utilisation du phosphore et de l’azote, responsables
de l’eutrophisation, ont évolué ces dernières années. En ef fet, la pollution
en phosphore (principalement due à la régression de l’application d’engrais
phosphorés et la diminution des teneurs en tripolyphosphates dans les lessives)
est en diminution nette dans la Loire et ses af f luents. À la dif férence du phosphore,
et en particulier sur les territoires à l’aval d’Angers, le taux d’application d’engrais
azotés est toujours élevé.
La diminution des apports de phosphore dans la Loire a permis une diminution
importante du développement du phytoplancton, ce qui a entraîné un transfert
d’azote plus important vers les eaux de la Loire.
De plus, l’apport de matière organique dans l’estuaire est important et sa dé-
composition entraîne une consommation importante d’oxygène dissous.
Se produisent ensuite au sein de l’estuaire des processus de nitrif ication qui
conduisent à la consommation d’oxygène et de dénitrif ication de laquelle ré-
sulte un dégagement de diazote.
Selon la salinité des eaux de l’estuaire, suivant un gradient amont-aval, la
concentration en phosphate est en augmentation. Elle est due à la désorption
des phosphates à partir de particules, provoquée par la présence de sel et la
décomposition de la matière organique f luviale.
Les f lux de nutriments en eaux littorales étant estimés à partir des
concentrations mesurées à l’amont de Nantes (Montjean-sur-Loire et Sainte-
Luce-sur-Loire), les apports par les parties aval du bassin versant de la Loire
ne sont pas pris en compte. Les cours d’eau de cette partie aval af f ichant des
états souvent médiocres pour l’azote et le phosphore, ces bassins versants
peuvent être en partie responsables de l’apport de quantités non négligeables
aux eaux côtières.
Il est important cependant de nuancer la répartition des apports des sous-bas-
sins versants de l’estuaire et la Loire amont, en fonction de leur apport surfacique
(SAGE Estuaire : 11 % des apports de P et 2 % des apports de N-NO
3
, pour 3 %
de la surface du bassin versant de la Loire). Cette répartition présente l’intérêt
de démontrer que la coordination inter-SAGE des actions est essentielle sur les
thématiques de qualité.
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