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S Y N T H È S E D E L’É T A T D E S L I E U X D U S A G E

Ses limites extrêmes sont relevées en période d’étiage sévère (situation

exceptionnelle de 2011) à hauteur de Donges à l’aval et de Bellevue à l’amont. En

période de faible agitation, une crème de vase, aux concentrations en matières

en suspension fortes, se forme par décantation.

Les concentrations en matières en suspension (MES), relevées au niveau de la

masse turbide, ne semblent pas montrer d’évolution notable depuis 2007 (SYVEL

2007-2019, GIP Loire Estuaire). Il est observé que les faibles débits d’étiage

favorisent l’extension du bouchon vaseux et sa remontée dans l’estuaire. Lors

d’épisode de sécheresse sévère (2019), le bouchon vaseux est remonté jusqu’à

la prise d’eau de Nantes métropole à Mauves-sur-Loire. Les débits de crue

repoussent le bouchon vaseux vers l’aval et peuvent, pour les crues majeures,

générer son expulsion en mer. Cette situation n’a pas été observée récemment

en raison de l’absence de crues signif icatives ces dernières années.

Phénomène naturel lié majoritairement à des facteurs environnementaux et aux

apports ligériens, il existe toutefois des facteurs anthropiques venant amplif ier

son engraissement (aménagements historiques de l’estuaire augmentant

l’inf luence maritime et la remontée du bouchon vaseux plus en amont ; apports

liés ponctuellement aux opérations de dragage remettant en suspension

des sédiments ; apport de matières du bassin versant, amplif ié par l’érosion

des sols, notamment sur des territoires où les éléments structurants [zones

humides, bocage] ne jouent plus leur rôle de ralentissement des ruissellements).

Ces f lux sont extrêmement variables et dépendent des conditions de débits. Sur

10 ans, ils sont d’environ 2 000 tonnes/jour auxquelles il convient d’ajouter les

sédiments f ins d’origine marine remobilisés par l’aval sous l’ef fet des courants et

marées. Les apports de sédiments marins sont dif f icilement quantif iables. Il est

à noter que la masse de sédiments exportée par dragage peut, certaines années,

être jusqu’à trois fois supérieure à celle apportée par le f leuve.

Si une remontée historique du bouchon vaseux a été observée, en lien avec les

importants aménagements de l’estuaire favorisant la remontée des eaux salées,

il ne semble pas y avoir eu d’évolution notable de sa position et de sa masse ces

dix dernières années. Néanmoins, les phénomènes de remontée du sel et du

bouchon vaseux sont toujours à l’œuvre et il convient de continuer à les évaluer

régulièrement.

Source(s) : ARS 44, Département de Loire-Atlantique, DREAL Pays de la Loire (Banque hydro), DDTM 44, SHOM, GIP Loire Estuaire

Localisation la plus fréquente du bouchon vaseux

en 2007-2013

Figure 9

La situation pourrait encore évoluer avec le changement climatique. En ef fet,

la répétition, voire l’accentuation de l’intensité des étiages et la remontée du

niveau moyen des océans, pourraient provoquer des remontées du bouchon

vaseux et de sel. Concernant l’augmentation de la fréquence des phénomènes

de crues, celles-ci seraient susceptibles d’expulser ce bouchon vaseux vers le

milieu marin.