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S Y N T H È S E D E L’É T A T D E S L I E U X D U S A G E

Qualité de l’eau estuarienne et anoxies

Le contexte anthropisé de l’estuaire, concerné par la masse d’eau de transition,

a justif ié un classement en masse d’eau fortement modif iée (MEFM) par le

SDAGE Loire-Bretagne, f ixant pour cette dernière un objectif d’atteinte du bon

potentiel. Le bon potentiel correspond à l’état se rapprochant le plus d’une

qualité écologique maximale pouvant être atteinte par la MEFM, lorsque toutes

les mesures d’atténuation des impacts sont prises, sans remettre en cause

les usages. Ce bon potentiel reste cependant dif f icile à établir en l’absence

de référence pour un milieu estuarien de cette ampleur. Parmi les dif férents

indicateurs, l’indice poisson place cette masse d’eau en état écologique moyen

(état des lieux du SDAGE 2022-2027, évaluation 2015-2017). L’indice poisson

est un indicateur intégrateur du fonctionnement biologique de l’estuaire.

Dans l’estuaire de la Loire, les concentrations en oxygène dissous, indispensable

à la vie aquatique, montrent des variations dépendantes des conditions locales

(coef f icient de marée, température, débit). Elles dépendent :

• de la température : plus l’eau est froide plus elle est oxygénée ;

• de la salinité : plus l’eau est douce, plus elle a la capacité d’emmagasiner de

l’oxygène ;

• de l’équilibre entre production (renouvellement des eaux, agitation,

photosynthèse) et consommation de cet oxygène (dégradation de la matière

organique contenue dans le bouchon vaseux et dans le plancton d’eau

douce).

Le minimum d’oxygène est observé au maximum de la turbidité, au moment des

vives eaux. Le bouchon vaseux augmente la consommation de l’oxygène par la

dégradation de la matière organique.

Des épisodes d’anoxie (absence d’oxygène), ou hypoxie (déf icit en oxygène),

ont lieu annuellement entre Le Pellerin et Paimboeuf, le plus fréquemment au

mois d’août. Dans la conf iguration actuelle de l’estuaire, le débit et la durée de

l’étiage, conjugués à des coef f icients de marée élevés, sont manifestement le

facteur prépondérant à l’apparition des situations critiques.

Le réseau SYVEL (SYstème de Veille dans l’Estuaire de la Loire) comprend

aujourd’hui deux stations à l’amont de Nantes : Thouaré/Saint-Julien-de-

Concelles et Oudon. Pour les autres stations de l’estuaire (Bellevue, Trentemoult),

les périodes d’anoxie sont plus courtes et moins fréquentes mais néanmoins

toujours susceptibles d’af fecter ponctuellement la vie piscicole.

Les résultats sur les dix dernières années ne montrent pas de dégradation de la

situation au regard du paramètre O

2

.

Concentration en O2Impact sur les poissons

Plus de 5 mg/l

Absence d’ef fets à long terme,

passage de l’ensemble des espèces migratrices

de 4 à 5 mg/l

Salmonidés : migration incertaine,

croissance alterée

de 3 à 4 mg/l

de 2 à 3 mg/l

• Survie des juvéniles incertaine

• Croissance et fécondité altérées

• Arrêt ou retard du développement

embryonnaire

• Migration impossible pour beaucoup

d’amphihalins

• Mortalité des salmonidés

de 1 à 2 mg/l Mortalité pour la plupart des espèces

Moins de 1 mg/l Milieu azoïque

Seuil

sensible

hypoxie

Seuil

critique

Seuil

létal

Source(s) : Groupement d’intérêt public Loire Estuaire

Seuils de concentration en oxygène dissous

Figure 11